Les labels bio, un nouveau business lucratif ?
Le marché bio, encore en expansion du fait de son lancement récent en grande distribution (depuis une quinzaine d'années environ) fait face à de nouvelles problématiques.
En effet l'augmentation du nombre de produits bio en rayon devrait logiquement s'accompagner d'un élargissement de la surface agricole cultivée, qui stagne pourtant autour des 3% en France.
L'explication ? Comme bon nombre de secteurs commerciaux le bio s'importe de plus en plus. Le prix d'achat de produits locaux reste, pour la grande distribution, trop élevé face aux productions étrangères.
S'ajoute à cela l'attitude des labels qui certifient de plus en plus de grandes exploitations dans les pays dits « du Sud » ; les cahiers des charges y sont respectés car ceux-ci ne prennent en compte pour la plupart que les aspects qualitatif et environnemental. Cependant les conditions de travail, les bas niveaux de salaires et la culture intensive mise en place ne sont pas des critères pris en compte, ce qui gonfle les marges de nos grands distributeurs français.
Il est certain que la vocation première du bio est d'assurer un niveau qualitatif, et respectueux d'une agriculture plus saine. Mais il apparaît cependant important de s'interroger sur l'intérêt d'un produit biologique ne contribuant pas ou peu à la mise en avant des producteurs, de la consommation locale, et dont l'impact écologique laisse à désirer.
Ne serait-ce pas le rôle des labels que de limiter ces dérives plutôt que les encourager en certifiant à tout va sans aucun plan de développement responsable ? Il y a matière à débattre...
L'étiquetage du bilan carbone sur nos produits, lancé le 1er juillet 2011, ne semble pas convaincre les consommateurs. De plus, la nouvelle tendance « Made in France » cache souvent une production étrangère dont seule la transformation finale est opérée sur le sol français.